Reléguée antan aux rôles de mère, épouse, éducatrice et gérante de famille, la femme est incontestablement devenue de nos jours un agent de développement pour nos sociétés et pour la Côte d’Ivoire à tel point qu’en 2017, le cinquième rapport de la Banque mondiale consacré à notre pays, s’intitulait « Et Si, l’émergence était une femme ». Au risque de compromettre son avenir, aucune société ne peut se permettre de négliger la moitié de sa population.
Les femmes participent aujourd’hui au marché du travail et à des activités rémunératrices qui stimulent la croissance économique et ont un impact sur la société dans son ensemble. Selon ce même rapport, une politique d’équité des genres pourrait apporter à la Côte d’Ivoire des gains qui pourraient atteindre entre 6 et 8 milliards de dollars dans le long terme. Dans la même dynamique, il est important de noter que selon une étude flash réalisée en février 2021 par le centre d’intelligence d’affaires des PME, une composante de l’Agence Côte d’Ivoire PME, 20% des entreprises en Côte d’Ivoire sont détenues par des femmes.
Fort de ces constats, l’Etat de Côte d’Ivoire milite en faveur de la promotion de l’entreprenariat féminin.
Aussi, a-t-il pris des dispositions plus favorables pour un ancrage juridique et institutionnel plus renforcé, en ce qui concerne la promotion et la protection des droits de la femme et la pleine implication de celle-ci dans le développement économique, social et culturel. L’article 37 de la
Constitution dispose en effet que « L’État œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi. L’État encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu’au niveau des entreprises ».
L’État a pris aussi les mesures appropriées pour promouvoir l’accès des femmes aux ressources productives telles que la terre et garantir leurs droits aux biens, aux crédits, à la formation, au développement des compétences et aux services de vulgarisation en milieu rural et urbain. La finalité de cette politique est d’assurer aux femmes de meilleures conditions de vie en réduisant le taux de pauvreté qui les empêche de se réaliser.
Le programme de société du Président de la République dénommé « Côte d’Ivoire solidaire » fait également une part belle à la promotion de l’entrepreneuriat féminin en prévoyant une augmentation du montant les fonds alloués aux projets portés par les femmes.
Ce cadre juridique et institutionnel plus incitatif a favorisé l’émergence de plusieurs plateformes et fédérations actives qui œuvrent pour la promotion de l’entreprenariat féminin en Côte d’Ivoire.
Cependant, cette dynamique s’est heurtée en cette année 2020 à la crise de la COVID-19 qui a impacté de façon inégale les acteurs du système
économique, notamment les PME. En effet, selon une étude réalisée par l’Agence Côte d’Ivoire PME et ONU Femmes sur l’impact de la covid-19, les entreprises dirigées par les femmes se trouvent en grande partie dans des secteurs durement touchés par la pandémie à COVID-19.
Aussi, dans le cadre des mesures de riposte contre la Covid-19 arrêtées par le Gouvernement, le Fonds de Soutien aux PME (FSPME COVID 19) a enregistré au titre des bénéficiaires 157 entreprises dirigées par les femmes contre 475 entreprises dirigées par les hommes à la date du 28 février 2021. Ce qui représente 25% des bénéficiaires. Ce chiffre est au-dessus de la moyenne nationale des entreprises dirigées par les femmes.
Les efforts de renforcement du cadre juridique et institutionnel et l’intérêt accordé aux entreprises dirigées par les femmes démontrent la ferme volonté du gouvernement de promouvoir davantage l’entrepreneuriat féminin.
Cet engagement en faveur de l’autonomisation de la femme reste un challenge à relever chaque jour en travaillant de façon permanente à réduire les inégalités et à éliminer toutes les formes de violences à l’égard des femmes.
Excellent mois de célébration des droits de la Femme.